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Santé

Coronavirus: des professionnels de santé jugent les annonces de Castex "insuffisantes"

Alors que le Conseil scientifique avait indiqué que le gouvernement devrait "prendre des mesures difficiles" face à l'expansion de l'épidémie, le Premier ministre n'a pas annoncé de restrictions drastiques.

Ce vendredi soir, Jean Castex a appelé les Français à "la vigilance" face à la reprise de l'épidémie de coronavirus sur le territoire. Alors que le Conseil scientifique avait indiqué mercredi que le gouvernement devrait "prendre des mesures difficiles" face à l'expansion de l'épidémie, le Premier ministre n'a pas annoncé de nouvelles restrictions drastiques comme l'aurait été par exemple une fermeture des bars ou restaurants. Mais il a lancé un nouvel appel à la responsabilisation collective.

Après cette allocution, de nombreux professionnels de santé restent perplexes, craignant que cela reste insuffisant. Certains déplorent notamment l'absence de mesures visant à limiter les rassemblements.

"Je m'attendais à ce qu'on passe à d'autres mesures permettant d'améliorer nos capacités à freiner le virus. Je regrette qu'il n'y ait pas eu de mesure forte au sujet des rassemblements, car on le sait, ce sont des facteurs d'aggravation de l'épidémie", explique au Parisien Anne-Claude Crémieux, professeur en maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis, à Paris.

Des mesures au cas par cas

Jean Castex a par ailleurs rappelé le souhait du gouvernement de prendre des décisions au cas par cas, localement, précisant que 42 départements étaient désormais classés en rouge.

Alors que la situation inquiète particulièrement en Guadeloupe, à Marseille et à Bordeaux, le Premier ministre a ainsi appelé les préfets à lui proposer "d'ici lundi de nouvelles mesures complémentaires."

Si certains regrettent que l'Ile-de-France n'ait pas été inclus dans cette mesure, le docteur Agnès Ricard-Hibon, chef de service Samu-Smur 75 explique que cela est dû à la situation dans les hôpitaux.

"A Bordeaux, Marseille, en Guadeloupe, on voit un impact de la reprise de l'épidémie dans les hôpitaux. Pour l'instant, ce n'est pas le cas à Paris. Nous avons une marge avant la saturation, mais nous devons rester vigilants", explique t-elle, appelant cependant à rouvrir les centres Covid pour les consultations et les tests. "Il faut que les patients qui n'ont pas de signes de gravité puissent être traités en ambulatoire sans impacter le système de soins", assure t-elle.
Cyrielle Cabot Journaliste BFMTV